L'HISTORIQUE DU CLUB
Les Fines Lames de Sainte-Julie
1979-1988
Soir d'automne 1979. Il est 17h10.
Les gens affluent au bureau de la poste restante du Domaine des Hauts-bois. Un jeune papa du nom de Léon Thériault entrecroise en sortant un nouvel arrivé dans la ville. C'est le directeur des loisirs dont la photo vient de paraître dans le journal local et qui vient d'être embauché par la ville.
Tout comme il l'avait fait 5 ans plus tôt avec M. Gérald Simon, alors directeur des sports à la ville de Montréal, Il propose à M. Michel Bourgon de créer la discipline du patinage de vitesse à Sainte-Julie. Un nouvel aréna vient tout juste d'être érigé par un groupe privé d'investisseurs et le moment est propice pour offrir cette discipline aux jeunes dont le nombre grandit de façon accélérée.
Un rendez-vous est fixé pour amorcer les préparatifs en vue de la prochaine saison. Entre-temps, Léon rejoint M. Maurice Gagné alors directeur technique de la Fédération de patinage de vitesse, pour avoir les fameuses 5 premières paires de patins à longues lames (Plannert) et un " jig ".
Il ne peut pas, en effet, utiliser les patins et jig qu'on lui a remis pour Montréal car Léon les prête à l'occasion à Charles Tessier son premier élève et entraîneur pour l'activité à Pointe-aux-Trembles fondée elle-aussi 3 ans plus tôt et Montréal 1 an avant.
Simultanément, durant l'hiver 79-80, avec M. Yves Gauthier, alors adjoint de M. Bourgon, et M. Raymond Arsenault alors bénévole-responsable des activités de glace pour le Centre sportif, Léon dresse un inventaire des premiers besoins de l'activité; matelas, coffre pour ranger le matériel, pierre à affuter, huile, patins, sans oublier le budget et la tarification pour l'automne 1980.
Les premières invitations à s'inscrire paraissent dans le journal local et dans la brochure du nouveau service des Loisirs. Durant ce temps, fin août, Léon, avec vrille, vilebrequin, galon à mesurer et plans en main, car les gens de l'aréna avait déjà monté la glace, peinturera les points du tracé, Eh ! Oui, c'est important, car M. Gagné lui a indiqué que Sainte-Julie devrait être l'hôte de la première finale régionale des Jeux du Québec en février prochain, la Ville de Saint-Bruno se consacrant alors davantage à la discipline du saut de barils n'étant pas à priori ouverte à une telle organisation.
Septembre 1980 est là. On s'est assuré que les matelas sont arrivés à l'aréna et on attend fébrilement les premières inscriptions.
Nous y verrons apparaître, avec des parents à la fois intrigués et contents de voir qu'il y a autre chose que le hockey dans le gruau du matin, les Duclos, Petit, Carrère, Desjardins, Lapointe, Massicotte, Grandmaison, Thériault fils, Arsenault, Neveu, Fejes, Michaud, Vaillancourt, Ouellet, Benoit, etc...
Cinq (5) paires de patins à longues lames. Mais ce qu'elles sont longues ces lames. Et le cuir de la bottine tout mâchouillé, défraîchi et qui ne semble pas avoir de support pour les chevilles. Voyons donc, c'est I M POSSIBLE pour mon enfant de se tenir debout et de tourner les coins de patinoire avec de tels accoutrements, semblent se dire la plupart des parents.
Il faut donc résoudre la première question-clé. Qui donc se RISQUERA à chausser ces curieux patins avec faux plats en prime pour certains. Voyons, cela n'a pas d'allure semble toujours se dire certains papas. Mon fils va pleurer en voyant les autres rire de lui dès ses premiers pas. Il a déjà les chevilles en guimauves avec de tels chaussons de cuir ramolli dans les pieds juste à essayer de se tenir debout.
Mais le sourire des mamans contentes de voir l'enthousiasme fébrile de leur fille et les commentaires rassurants de Léon qui leur fera une démonstration sur glace avant, commencent à rassurer les plus nerveux. De plus, il a demandé à quelques parents, les futurs membres du comité de bénévoles, ils ne le savent pas encore, de chausser leurs patins pour l'aider avec consignes préalables évidemment. Nous sommes vraiment à l'âge de la préhistoire du futur Club. Nous sommes très, très, très loin alors de parler de technique, de carres, de transfert de poids, de retour de jambes, de position de base.
On essaie seulement de faire en sorte que ceux qui d'abord portent les fameux skis sur glace ne tombent pas et fassent rire d'eux. Assez pour que le désappointement s'installe dans les mines encore réjouies de tous.
Mais un miracle se produit. Un phénomène du nom de Nathalie Piette, alors âgée de 9 ou 10 ans, réussit à patiner, à croiser les jambes dans les tournants sans tomber et presque à suivre Léon qui patine à vitesse moyenne avec un sourire en prime que Léon n'oubliera jamais. Les autres patineurs savent dès lors que c'est possible de patiner avec de tels patins sans faire rire de soi. Ne l'oublions pas. A ce moment de notre préhistoire, point de Jeux du Québec, point de médaillés olympiques.
Et à l'aréna Mont-Royal, à Montréal, là où Léon a fondé quelques années plus tôt, le premier Club de patinage de vitesse, précurseur du Montréal-Inter, point de résultats probants les patineurs tels les Anne Girard, Isabelle Goulet, Guy Laganière, Dominique Fayos, Guy Michel et Laurent Daignault lesquels trois derniers seront de futurs champions du monde chacun à leur tour et Nathalie Lambert qui ont été ses premiers élèves, n'ont pas encore atteint un niveau qui leur permettait de se mesurer avec les Laberge, Grenier et Boucher de Sainte-Foy.
La discipline, courte piste, n'a pas encore acquis ses lettres de noblesse et on est loin d'être pris au sérieux par tous ceux et celles qui orbitent sur glace et dans les antres du hockey même à Sainte-Julie.
La magie est presque installée et le premier cours du futur Club Les Fines lames se termine par un jeu où tous les parents agglutinés le long de la bande sont maintenant rassurés de voir que leurs enfants ont aimé cela.
Nous avons toutefois un heureux mais épineux problème. L'enthousiasme créé par la performance de Nathalie apporte un heureux mais épineux problème. Un certain nombre de parents commencent déjà à poser des questions sur comment faire pour avoir des patins à longues lames ?
Comme il est impossible d'en avoir à court terme, Léon pense à deux solutions. En demander 5 autres paires à M. Gagné et en attendant transporter dans le fameux gros sac bleu, les quinze autres paires qu'il utilise dans les trois autres arénas où il donne des cours à Montréal et à Pointe-aux-Trembles. Commence donc la série interminable des aiguisages de patins (20 paires), considérant en cela que toutes n'avaient pas encore de protège lames.
Les prochains cours voient apparaître de nouvelles figures. Et Léon remarque déjà certains parents qui pourront éventuellement appuyer un certain M. Desjardins, Jean de son prénom, qui a été son maître d'application à l'' école secondaire Saint-Stanislas à Montréal en 1968 et avec lequel il a enseigné durant quelques 7 ans.
M. Desjardins a un fils, Pascal, et il a déjà accepté d'appuyer Léon. Jean est un homme d'organisation et très structuré. C'est donc facile et sécurisant pour la mise en place des premiers jalons du comité. Mais il ne faut pas brusquer les gens et précipiter l'enthousiasme.
Ne l'oublions pas. Nous en sommes encore aux premières lueurs du jour. El les parents et les patineurs n'ont même pas encore vu ce que pouvait avoir l'air l'ombre d'une compétition.
Et il faut préparer la première finale des Jeux du Québec et compétionner contre les Clubs de Montréal, Québec, Charlesbourg, Sherbrooke, et Ste-Foy qui pour certains ont déjà quelques dix ans d'expérience dans les jarrets.
Mais qu'a cela ne tienne. On initie, avec Jean, les premières rencontres d'informations hors glace pour les quelques parents qui nous aident sur la patinoire et les quelques autres qui persistent dans les gradins durant les cours. Suivent, tout en amusant tout le monde, les premières pratiques de chronométrage, et d'apprentissage des quelques fonctions clés à remplir pour une compétition. Léon fera appel à Charles Tessier, alors son assistant pour certains arénas à Montréal, pour la fonction de d'officiel à la finale régionale des Jeux du Québec qui approche à grands pas.
Sauf défaillance de mémoire, pour la première ou deuxième édition provinciale, un patineur du nom de Richard Benoit, raflera quatre médailles d'or dans sa catégorie.
Quelques années passent. Le comité de bénévole continue à persévérer dans la structuration et l'organisation un peu plus formelle de ses activités.
Le fils de Jean, Pascal, doit quitter la pratique des cours et après quelques temps, la présidence du comité est prise par M. Jacques Petit, deuxième président et dont le fils Patrick suit les cours de patinage.
Le temps est maintenant venu, de s'identifier aux compétitions, de trouver un nom au Club. Léon propose le nom de Les Fines lames de Sainte-Julie et en prime dessine le logo avec la symbolique rattachée à ses couleurs.
Après quelques 10 ans de semence, et ayant d'autres obligations professionnelles, Léon doit passer la pole à d'autres. Richard Benoît, un de ses premiers élèves à Sainte-Julie, accepte de relever le défi.
Nous devrions dans les annales officielles du Club qui s'est incorporé vers les années 1988, retrouver la suite qui confirment des résultats de calibres internationaux avec les Hamelin et cie.
Longue vie aux Fines Lames